(article paru dans l'Est Républicain du 20 juillet 2003)
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Evènement i1 y a deux ans, alors que l' on retrouvait, après 85 ans de prohibition, le geste pénible du coupeur. La récolte de l'absinthe redevíent une habitude. Se déroule actuellement aux Granges-Narboz, la troisième récolte de 1'absinthe nouvel1e. Fort de l'expérience qui s'acquiert, culture, récolte et exploitation s'affinent. En chantant; courbés en deux dans les grandes tiges des champs vert pastel, les « ouvriers agricoles » s'activent à couper, à la serpe et au sécateur, et à rassembler en bottes la culture. On a battu le rappel des amis pour cette récolte à l'ancienne. La première année, la récolte avait eu lieu de la même façon, à la main, parce que les tiges étaient courtes. La seconde année,elle s'effectué mécaniquement avec un tracteur. Mais, en raison de l'abondance des mauvaises herbes, le travail manuel s'est avéré préférable. Ainsi, d'année en année, on affine les procédés, c'est-à dire que l'on retrouve le côté traditionnel qui reste le gage de la qualité. |
Qualité de la tradition
Les exploitants du GAEC de l' Absinthe Charmier-Marguet, qui cultivent pour les Etablissements Guy, ont fait des émules. On s'est mis aussi à cultiver à nouveau l'absinthe dans le Val de Travers en Suisse, au berceau de la fée verle, et en Haute-Saône, du côté de . Fougerolles, où l'on distillait et ou l'on distille aussi à nouveau l'absinthe. Le respect de la tradition s'est également imposé dans le séchage. Il ya trois ans, le distillateur pontissalien pensa que l'idée serait bonne d'utiliser les séchoirs de menuisier. Erreur, le séchage électrique trop rapide fit perdre l'essentiel des arômes de la plante. C'est pourquoi cette année,le GAEC de l'Absinthe justifie encore mieux sa dénomination, ayant construit, à côté de ses hangars à fourrage, un séchoir à absinthe. « Il faut en effet un séchage lent et régulier à l'air libre, sinon les substances assez volatiles disparaissent. Un séchage trop rapide fait également tomber les petites feuilles où est concentré le maximum d'arômes », explique François Guy. |
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Après deux mois de séchage, la récolte sera hachée et mise en sac pour être distillée en fonction des besoins au cours de l'année. « Le marché augmente tout doucement dans la grande distribution où nous sommes déja présents avec nos apéritifs, alors que nous avons gagné une nouvelle clientèle de cavistes et d'épiceries fines." Le cru 2003 devrait être bon :" la culture a souffert du gel et de la sécheresse mais ce n'est pas un mal : les pieds sont moins hauts, les tiges moins grosses, les huiles essentielles devraient ainsi être plus concentrées."