Le château des Villettes, près de Limoges, où fut hébérgée pendant la guerre la petite Viviane Erny-Fribourg (dessin de Jean René FAURE)
Sur invitation de Madame BLUMENTHAL, Maire du 12ème arrondissement de Paris, et du Comité Français pour YAD VASHEM, s'est tenue le mardi 11 janvier à 18h.00, dans la salle des fêtes de la Mairie, une cérémonie de remise de la médaille de Juste parmi les Nations.
Son excellence Nissim ZVILI, Ambassadeur d'Israël en France, devait y remettre cette médaille à six personnes, dont deux récipiendaires eux-mêmes, et quatre ayants droit de personnes décédées parmi lesquelles mes parents Jacques et Simone FAURE, le premier disparu en 1993, et la seconde en 2003
Mes parents ont eu 7 enfants, 33 petits-enfants, et à ce jour 98 arrière-petits-enfants. En tant que fils aîné, il m'appartenait de recevoir cette médaille. Pour une telle cérémonie, importante s'il en fut, plusieurs de mes frères et soeurs avaient pu se déplacer, accompagnés de leurs conjoints, ainsi que quelques représentants des deux générations suivantes, petits-enfants et arrière-petits-enfants, dont trois de mes propres enfants et un cousin (Geoges Lanquetin) dernier porteur du nom de jeune fille de ma mère.
La "petite juive", maintenant grand-mère, Viviane ERNY FRIBOURG, qui fut sauvée par mes parents en 1944, et qui est à l'origine de la démarche entreprise auprès des autorités israëliennes, était présente. J'étais très heureux de pouvoir la remercier à nouveau de son initiative, et de lui confirmer, à cette occasion, combien les liens affectueux qui nous unissent depuis cette époque, sont restés solides au fil des ans
La cérémonie fut ouverte par un discours de Monsieur l'Ambassadeur, suivi par ceux du Président du Comité Français pour YAD VASHEM, et de Madame le Maire. Tous trois ont rappelé de façon très émouvante les événements douloureux vécus par les juifs pendant la guerre, et leur conséquence tragique pour des millions d'entre eux, avec la Shoah. Suivit ensuite la remise individuelle des médailles, précédée chaque fois par un rappel historique du vécu des personnes concernées, lu par un élève de lycée dont la classe avait été invitée.
Des témoignages personnels ont permis d'autre part à tous ceux d'entre nous qui n'avons pas été inquiétés, de mesurer le degré d'horreur des souffrances qui attendaient les juifs dans les camps d'extermination nazis, et de prendre conscience des actions menées par des milliers d'hommes et de femmes souvent anonymes, maintenant appelés "Justes", pour tenter de les en préserver.
A l'issue de cette magnifique cérémonie, tous les participants ont été invités par Madame le Maire pour un verre de l'amitié, qui fut l'occasion d'échanges sympathiques.
Ma famille et moi-même garderons de cette rencontre un souvenir ému et très fort. Nous souhaitons exprimer aux autorités de YAD VASHEM, qui décernent le titre de Juste parmi les Nations, ainsi qu'aux personnes qui ont organisé et présidé la cérémonie du 11 janvier 2005, à commencer par son excellence Monsieur l'Ambassadeur d'Israël, notre plus chaleureuse gratitude.
Jean-René FAURE
