En
1941, Marcel Lanquetin, préfet révoqué par le
régime de Vichy en 1940 pour ses convictions, partit à Toulouse ville située alors en "zone libre", non
occupée par les Allemands. Il
avait été nommé directeur de l'hôpital
psychiatrique de Toulouse, un endroit où l'on peut facilement se
faire oublier en attendant la Libération. On peut aussi (
voir sa
carrière) y rendre des services à la Résistance. Parmi les aliénés (on ne dit pas les fous...), il y avait
un malade mental, hospitalisé depuis 1926. Son "délire"
?? Il peignait, très bien et de façon
entièrement spontannée. Il n'avait jamais
fréquenté ni les écoles de peitures, ni d'autres
peintres. Il faisait partie de ces peintres "naïfs" dont
l'art fut apprécié et reconnu plus tard sous le nom d'
Art
brut. Son nom ?
Guillaume PUJOLLE (voir ci-contre son parcours).
En ce qui nous concerne,
une anecdote :
Marcel LANQUETIN, alors directeur de l'hôpital psychiatrique, avait
emmené en 1942 son fils Georges (le réalisateur de ce site
alors âgé de 7 ans) à une après midi aux
courses hippiques. Dans la tribune, un courant d'air sortant d'un oeil
de boeuf, fut la cause d'un bon rhume de cerveau. Le lendemain, les
médecins de l'hôpital, consultés par le papa,
évoquèrent devant le peintre, pour plaisanter, le vent
mauvais qui, par un oeil de boeuf, avait rendu malade le jeune
garçon. Le surlendemain, le peintre PUJOLLE montra un tableu
extraordinaire, de grand taille, en couleur, sur lequel figurait un
oeil de boeuf traversé par un vent terrible et tourbillonnant,
enlevant dans les airs des enfants et notamment Georges LANQUETIN.
Extraordinaire, ce tableau fut conservé par un des internes de
l'hôpital.
Ou est-il ce tableau??
Que je serais content de le retrouver, de
raconter une fois de plus cette rencontre entre un génie
méconnu et un enfant.
En dehors du Musée d'
Art Moderne de
Villeneuve d'Ascq (Nord), il existe
à Lausanne un Musée
de l'Art brut magnifique. J'eus la chance d'y rencontrer le
conservateur
et de rechercher avec lui, dans les réserves du musée,
"mon"
tableau... En vain. Mais je pus donner la réponse au
conservateur qui, jusque là, ne savait pas quelle peinture
Pujolle utilisait. Je lui donnais la réponse : pendant la
guerre, en 1942, la peiture à l'huile
était coûteuse et il utilisait les
colorants avec lesquels, dans les hôpitaux, on soigne les
maladies cutanées : vert de méthyle, violet de gentiane,
solution de Milian, mercurochrome, teinture d'iode, etc et que lui donnaient
les médecins et soignants, dont mon beau frère le
pharmacien Jean Mounier.