celle du 26 décembre 1999 et ses conséquences dans notre commune des Longevilles Mont d'Or
Les 25 et 26 décembre 1999 une violente tempête s'est abattue sur la France et même au-delà de nos frontières. Nous avons ouï-dire que "dans l'histoire de la forêt française, depuis le 15ième siècle, rien ne fait état d'un antécédent de cette importance". Concernant notre région c'est le secteur s'étendant de Champagnole (Jura) jusqu'à Maîche (Doubs), peuplé essentiellement de forêt résineuse, qui a été le plus touché. On estime à environ 1 600 000 m3 les bois réduits à l'état de chablis. Les gros bois ont subi les dommages les plus importants. Les dégâts se sont concentrés dans des secteurs où les rafales ont subi des accélérations dues probablement au relief.
La commune des LONGEVILLES MONT D'OR fait face, en cela, à un triste record : elle se classe parmi les tous premiers rangs des communes sinistrées dans le Doubs. Une estimation arbitraire fait état de 30.000m3 de chablis ; nous craignons qu'à terme cette quantité soit largement dépassée. En chiffre, cela représente environ 35 % des 290 hectares de la forêt communale soumise à l'Office National des Forêts et environ 15 % de la forêt non soumise. En d'autres termes on obtient, pour cette matinée du 26 décembre, le rapport suivant : environ 3 heures de tempête = 9 années d'exploitation.
Trois secteurs ont été particulièrement touchés : au lieu-dit "Le Maucrêt" (vers les Granges Barthod) peu visible dans le paysage compte tenu de sa situation et le lieu n'étant pas trop fréquenté ; toute la partie forestière de la"Combe" ; et le long de la route départementale 450 de"Super-Longevilles" de l'orée de la forêt jusqu'au "Flocon" ainsi que "Les Seignots" de la RD 450 jusqu'au "Gros Morond" où il a fallu dégager jusqu'à 90 grosses "fuves" barrant la route. Dans ce dernier secteur était la plus belle de nos forêts, au sous-bois propre, agréable, où il faisait particulièrement bon se promener. C'est également le passage obligé pour se rendre aux pistes de ski alpin et à plusieurs pistes de ski de fond. C'est une voie d'accès au sommet du Mont d'Or, au panorama grandiose, et à ses alpages. C'est le lieu le plus poignant des effets de la tempête, seul un bombardement aurait pu rendre la forêt dans un tel état et nous avons le coeur serré devant ce "massacre". Jamais nous ne retrouverons le plaisir que nous avions à la parcourir, et nous sommes amers à l'idée qu'il faudra plusieurs générations avant d'effacer toutes ces traces.
Indépendamment de cela, c'est aussi une catastrophe économique pour la commune dont les recettes forestières représentent environ 40 % des recettes de fonctionnement. La vente de ces chablis n'est pas une mince affaire. Il y a trop de bois et partout en Métropole. Ensuite, les décisions gouvernementales et locales sont beaucoup trop lentes à se mettre en place et buttent sur des problèmes régit trop strictement (marché, écologie. . .) pour des bois qui eux n'attendront pas. A situation exceptionnelle ne peut-il donc pas y avoir décision exceptionnelle ? En plus de cela chacun défend âprement les "cordons de sa bourse". Les acheteurs ont le beau rôle, les vendeurs beaucoup moins : normal ! Cela fait couler beaucoup d'encre, prend beaucoup de temps.
L'O.N.F., notamment l'agent technique chargé de la forêt communale, le Maire, ont consacré énormément de temps à chercher les meilleures décisions à prendre. Dans ce contexte inhabituel on peut dire qu'ils ne ménagent pas leurs efforts. Pas un seul jour ne s'est passé sans que ce sinistre ne soit évoqué sous tous ses aspects. Aujourd'hui 1/3 environ des bois sont vendus et la commune est plutôt bien placée dans cette commercialisation. Il est vrai que les résineux des Longevilles Mont d'Or, bois d'altitude, sont d'une qualité exceptionnelle et que les scieurs le savent bien. C'est notre chance. Quant à tout le reste ?. . .
Longevilles Mont d'Or, 26 avril 2000, texte de Colette DULPHY
En juin 2.000, les dégats sont toujours
évidents...Malgré des gros efforts (débardage,
dégagement des routes et chemins,etc), tous les bois n'ont pu
être mis à l'abri. Et la nature reprends ses droits,
cachant un peu le triste spectacle.