la montbéliarde !
Ce site a évoqué des liens entre nos ancêtres et le fromage. Comment ne pas parler aussi de la fameuse vache "montbéliarde", qui nous donne si généreusement son lait ?? En attendant de recevoir des documents propres aux Longevilles et à ses habitants, voici quelques renseignements sur la "montbéliarde", trouvés dans le très complet et très documenté livre de Dominique JACQUES ("Voyage au pays des montbéliardes"), préface de E.REEB (directeur du Herd-Book montbéliard), paru en 1989 aux édition TEXTEL (1, rue des Antonins à Lyon). Dominique JACQUES est sociologue, fille d"éleveur et chargée de cours à l'université de Besançon.
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14 lactations = 100 562 kg de lait, proprité d'Emile GUYON à Sarrageois (25) (Photo livre D.JACQUES) |
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C'est en 1889 qu'est reconnu officiellement la race montbéliarde qui s'est imposée progressivement. A partirde 1902, un syndicat d'élevage est créé par commune, alors que, depuis le 17ième siècle, le bétail franc-comtois était composé de métis comtois, bressans, schwitz, fribourgeois, mais surtout d'animaux de type taurache et féméline. La féméline disparait rapidement, n'ayant pas "accepté", dit-on, le croisement avec la race bovine anglaise shorthorn... La race montbéliarde serait de type bovin bernois, implantée au cours et avec les mouvements de population du 16ième siècle et surtout au 17ième siècle. Les mennonites (anabaptistes disciples de Luther et de Menno Simonis), chassés des Pays-Bas, sont venus s'installer en Suisse dans la région de Berne. De nouvelles persécutions les chassent vers Neuchatel et Montbéliard, où ils arrivent avec leurs troupeaux. Très rapidement, ils se firent connaître pour leurs qualités d'éleveur et leur connaissance des animaux et de la terre. Puis, de comices agricoles en concours, la montbéliarde fait la preuve de ses qualités et devient bien individualisée depuis le début du 20ième siècle.
Les caractères de la race montbéliarde, décrits par Benjamin Kohler, dans le livre de Dominique JACQUES :
"Robe pie rouge, mais d'un rouge franc, distribué par plaques bien délimitées sur l'encolure et le tronc. La tête, ou tout au moins le chignon, le front, la face et la mandibule inférieure doivent être blancs. La face doit être courte ; sa longueur, de la ligne de l'angle interne des yeux à l'extrémité du muffle, doit être tenue à peu près moitié de la longueur totale de la tête, mesurée du muffle au sommet du chignon. Chez le taureau, la face est un peu moins longue que chez la vache. Cornes et onglons ne doivent présenter aucune tache noire; au point de vue esthétique, la corne, légèrement aplatie, doit sortir perpendiculairement au coté de la tête, se recourber plus ou moins élégamment en avant et en haut. La ligne du dos est rectiligne ; la queue doit prolonger horizontalement la colonne vertébrale ; éviter le défaut commun à tous les bovins jurassiques qui est une attache naturellement élevée de la queue"...OUF !
Le Herd-Book montbéliard est créé en 1889 et, avec l'Union des syndicats d'élevage, la sélection produit rapidement une amélioration des élevages que l'application des lois de la génétique rend plus compréhensible par tous.
1978 1982 1987 Doubs 432 680 499 721 518 900 Jura 270 489 299 931 306 330 Haute Saône 290 741 307 134 281 880
La Franche Comté produit la quasi-totalité du comté français et le Doubs, à lui seul, 53%. Le mélange des laits différents se fait dans un lieu précis appelé fruitière, depuis peu cependant. Le lait est transformé sur place mais, de plus en plus, le lait est vendu directement à un industriel laitier qui fabrique lui-même le comté. En 1.800 et 1955, l'effectif global du troupeau bovin n'a que très légèrement augmenté (pratiquement inchangé depuis Napoléon Ier) mais augmente de 60% entre 1955 et 1970.
La montbéliarde est la première vache française à produire plus de 7.000 kg de lait en 1926, 8.000 en 1937, 10.000 en 1947 !