Nous et nos descendants :
(dessins de Bilal)
Essayons de deviner l'avenir...
Penseront-ils à nous, comme nous nous pensions aux
anciens ?? Imaginons .... En l'an 2487, le village des
Longevilles Mont d'Or a réussi, avec
difficulté, à préserver son
identité : têtus comme tous bons comtois, les
habitants de ce village (ressemblant au village
d'Astérix et ses invincibles gaulois..) ont tenu
à conserver les fermes, les alpages, les sapins, les
fromageries, etc.. On se demande bien pourquoi ! Quelques
amoureux d'histoire ancienne aiment à franchir la
frontière qui sépare la commune du reste du
monde. Il faut un visa électronique pour visiter ce
village musée... A 30 minutes par le EPRTGV (encore
plus rapide TGV, qui roule sur cousin d'air), les habitants
de la super mégapôle de 30 millions
d'habitants, Parispolis, viennent respirer le dernier air
pûr et boire l'eau des sources claires et
stérilisées. Une bulle de kevlarodon recouvre
la région pour conserver ces richesses naturelles. La
neige, artificielle, tombe de façon enfin
régulière et dosée. L'été
arrive chaque année à date fixe,
déterminée par les loisirs des habitants des
villes. Le printemps a été raccourci mais
l'automne garde encore ses adeptes, les feuillus et les
résineux restant soumis à la loi naturelle du
"bon vieux temps". A intervalle programmé, on
insuffle des odeurs (artificielles) comme celles qui
faisaient le charme du temps jadis. On essaie, sans toujours
y parvenir, de le faire au bon moment : odeur de foins en
été, de champignon en automne, de sapin
pendant la pluie (artificielle), voire de fumier le soir
dans l'étable reconstituée. Comment pouvait-on
vivre comme celà au 20ième siècle ?? On
essaie aussi de retrouver et d'émettre les sons
correspondants : cloches des vaches, bruits de
sciérie, cognée sur le tronc d'arbre,
aboiement du chien de berger, bruissement de la source et du
ruisseau...
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Dans les auberges et restaurants, on joue à manger et à boire. C'est bien inutile mais, enfin, ça plait à des originaux amoureux du temps passé...Pourtant quelle perte de temps puisqu'une seule injection mensuelle de SPM (super-miam-miam) suffit pur vivre à Parispolis ! Certains touristes s'amusent, aussi, à dormir dans un lit, comme autrefois : ça change de la prise régulière des pilules d'éveil et de sommeil! La généalogie est facilitée. Les noms et prénoms ont été remplacés par un code génétique infaillible. Les enfants, conçus en éprouvette, à l'abri de toutes tares, sont ainsi identifiables sans erreur. Leur code dérive du code des parents qui peuvent être deux, trois, plusieurs ou un seulement.Mais, il n'est pas question de les laisser se promener au hasard dans ce parc protégé, car ils ne sont pas habitués à tant de liberté : ils ont un micro-ordinateur inserré sous la peau et qui prévient d'une éventuelle dérive : faire ce que l'on veut par exemple, voire ne rien faire ou s'amuser ... |
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Les adultes, tous en parfaite santé car la maladie a été vaincue, s'émeuvent des messages que les habitants des siècles passés leur avaient laissés : un testament-poème de François VILLON ("Frères humains qui après nous vivrez...), une chanson de BRASSENS ("Auprès de mon arbre"), une symphonie de BEETHOVEN (l'Hymne à la joie...), un tableau de Pierre BICHET ("Hiver à La Planée"), etc... |