voir la
répartition des LANQUETIN en France

Les "autres" LANQUETIN (Suisse, Picardie, Normandie)

    L'auteur de ce site, ni historien ni médiévaliste, penche plutôt vers la même étymologie que ANQUETIL, ANQUETIN, ANQUEZ, ANQUETOT que l'on trouve dans plusieurs régions de France de langue d'oil. Cette opinion est confortée par l'approche  très "scientifique" , elle,  et l'avis d'un chercheur picard, M. Christophe Cottereau, très compétent en onomastique (science des noms) : voir cet article.

    J'émais aussi une hypothèse, pour expliquer ces différences très fréquentes en généalogie. L'orthographe inchangée et précise des noms de famille, n'étant pas la règle aux temps passés, il est évident que la charte de 1461 a été rédigée et écrite par un lettré. S'agissant d'un document religieux, il le fut sûrement par un religieux de Lausanne dont dépendaient, à cette époque, Les Longevilles et Rochejean, alors que Métabief dépendait de Lucerne. 

    Le patronyme LanQuetin ne devait pas être très connu de ce rédacteur suisse qui put estimer qu'il s'agissait de étymologie augustinus, fréquente dans les actes religieux qu'il avait l'habitude de rédiger

      Que penser, par ailleurs, des LANGUETIN, que l'on retrouve en Suisse à partir du début du 16e siècle et aussi de nos jours, un LANGUETIN signant (photo ci-dessous) sur les billets de 10 et 20 francs suisses de 1995.. ? Francisation en LANQUETIN en France et LANGUETIN en Suisse, plus proche de l'origine ?? Cela témoindre aussi du peu de soucis de nos ancêtres pour l'orthographe ... 

Antoine "le jeune" signe A.Languetin

signature d'Etienne Lanquetin

    Sur l'acte lui même, le lettré  écrit LANQUE TIN...

    Voiçi effectivement la plus ancienne mention d'un "LANQUETIN" en 1461 aux Longevilles-Mont d'Or, avec l'orthographe LANGUSTIN. Figurant sur une charte entre les bourgeois des Longevilles et ceux des Hôpitaux Neufs, la signature de Jehan LANGUSTIN atteste la présence ininterrompue des LANQUETIN depuis 1430 environ dans ce même village.  Cette charte est visible aux Archives de Pontarlier (Fonds Michaud) du nom d'un conseiller au Parlement de Dôle qui collectionnait, vers 1680, des documents anciens.

    Sans compter le Perrenet LANQUETIN, échevin et prud'homme des Longevilles en 1394, trouvé par Mr.René LOCATELLI dans les archives du château d'Arlay et noté dans son livre sur l'Abbaye de Labergement Sainte Marie.

 Alors : LANGUSTIN, LANGUETIN ou LANQUETIN ??

    Que penser ?? L'origine est-elle angustin ou augustin ??? La question reste posée... En 1692 aux Longevilles, quelques signatures sur un acte d'échange de terres montrent que le LANg(q)uetin l'emporte sur le LAUG(q)ustin.

    Aussi troublant, en 1653, sur un acte fait à Jougne: il semble que la lettre Q s'écrivait comme un G par certains, mais Guillaume Lanquetin est écrit avec un Q qui ressemble à un G, "Les Longevilles en haut" ayant un G bien différent..... Il semble qu'il y ait eu des formes de passage entre GUE et QUE, l'orthographe des noms n'étant pas encore bien établie ou alors la lettre Q dans un mot s'écrivait comme un G de maintenant mais il y a aussi les majuscules en début de nom...

    Certains historiens évoquent aussi la possibilité de l'etymologie "augustinus" : celui qui vivait chez lez moines augustiniens ceux de Montbenoit par exemple. Autre piste.


ORIGINE DU PATRONYME
"LANQUETIN", étude de Mme.Fohlen

     Les LANQUETIN proviennent essentiellement du canton de MOUTHE (25), en particulier du village des LONGEVILLES-MONT D'OR. L'existence de ce patronyme est contemporaine des premières années du village. En effet, on trouve sur une charte signée en 1461 entre les habitants des LONGEVILLES, des HÔPITAUX NEUFS ET DES HÔPITAUX VIEUX, la présence d'un de leur ancêtre probable : Jehan LANGUSTIN. Voiçi ce que disait Madame FOHLEN, historienne, dans une conférence donnée sur "l'Histoire des Longevilles", parlant du LANGUSTIN figurant sur un document de 1461.

"Une dynastie prolifique : les Lanquetin

    Une étude sur l'histoire des Longevilles ne peut passer sous silence le patronyme le plus répandu, Lanquetin, dont l'orthographe pose cependant un problème : le traité conclu le 26 juillet 1461 entre les habitants des Longevilles, des Hôpitaux-Neufs et des Hôpitaux Vieux (l'original est conservé à Pontarlier), cite parmi les représentants des Longevilles un « Jean Langustin » ; une première copie, du 26 février 1680 (conservée aux Archives départementales), donne « Lanquetin » ; une troisième copie, plus tardive (conservée aux Archives historiques du Diocèse de Besançon), transcrit « Langustin ».C'est cependant la graphie « Lanquetin » qui figure à partir de 1530 dans tous les actes connus. Quoi qu'il en soit, ce patronyme est porté par 160 enfants sur 1130 baptisés (soit 14 %), par 45 maris et 23 femmes sur 416 couples (soit respectivement 10 % et 5 %), par 27 défunts sur 299 (soit 9 %). La dynastie Lanquetin est apparentée à la plupart des familles du village, car plus de la moitié des garçons et près de la moitié des jeunes filles ont trouvé un conjoint dans la paroisse. Il n'est pas étonnant de rencontrer dans ces conditions, dans la première moitié du XVIIIème siècle, sept mariages entre deux conjoints Lanquetin, mais dont la parenté est suffisamment éloignée pour ne pas nécessiter une dispense canonique.

    L'exemple des baptêmes montre bien la puissance numérique des diverses branches Lanquetin : de 1644 à 1739, et pratiquement chaque année, elles ont fourni environ 250 personnes, soit plus du dixième des parrains et marraines (la même personne peut bien entendu figurer sur plusieurs actes de baptême, et il est difficile de départager les homonymes). Dans les actes où le parrain et la marraine sont des Lanquetin, on compte quinze baptêmes où les deux parents portent aussi ce patronyme, douze baptêmes où le père est un Lanquetin, et quatre baptêmes où la mère est une Lanquetin. Sept branches sont connues dès les vingt premières années du registre et j'en retiendrai seulement deux : celle d'Etienne, dit l'ainé, et celle de Jean dit le tailleur.

    Parmi les six enfants d'Etienne l'Ainé (mort en 1678), et de sa femme Defrasne-Sager, on peut signaler son premier fils et homonyme, Etienne Le Jeune (1646-1724) ; marié le 10 novembre 1671, avec Jeanne Ferreux-Grandpierre, dont il a eu huit enfants : Etienne le Jeune qui a été enterré dans l'église même, a fait construire aux Longevilles-Basses, dans la rue principale, une maison avec un linteau portant la date et le monogramme (16-E-L-73), et dans laquelle s'est tenue, le 15 avril 1694, une réunion concernant les problèmes de la paroisse, regroupant soixante-cinq assistants et dont le procès-verbal a été signé par une trentaine de participants ; l'un des petits-enfants d'Etienne le Jeune, Pierre-Denis le prêtre (1711-1805) a célébré quelques baptêmes aux Longevilles avant d'occuper la cure de Jougne de 1748 à 1771 : déporté à l'île de Ré de 1793 à 1797, il a pu heureusement finir ses jours dans son ancienne paroisse ; le frère cadet d'Etienne le Jeune, Antoine (1654-mort avant 1727)

    Jean le Tailleur et sa femme Jeanne Guyet, originaire de Boujeons, sont par leur fils Jacques-François et leur petit-fils Jacques-Louis, les arrière grands parents de Jacques-Séraphin Lanquetin, dont l'intervention a permis au XIXème siècle la reconstruction de l'église. Né aux Longevilles le 19 juillet 1794, décédé à Paris le 8 décembre 1869,  Jacques Séraphin Lanquetin a été successivement en 1834 membre du conseil municipal de Paris, qu'il présida,  et du conseil général de la Seine, en 1852 député de Paris, en 1867, conseiller général du Doubs."