Notre Dame de l'oubli... (Collection Marie-Claude Delahaye,Musée de l'Absinthe (Auvers sur Oise)
Degas et l'absinthe
L'absinthe BOURGEOIS
Verlaine et
la "fée verte"..
La fin (?) de l'absinthe en 1915
Les viticulteurs du midi, vers 1905, sont très mécontents de la concurrence de l'absinthe : moins chère, facile à produire et elle "vient de l'étranger" contrairement à notre bon vin rouge, bien de chez nous...
Les clients sont nombreux et une "aura" un peu diabolique (celà attire!) entoure la fée verte .Verlaine en parle, les peintres et les artistes en consomment, car ce n'est pas cher... Malheureusement pour les commerçants franc-comtois, les députés des régions viticoles du midi de la France sont très nombreux à l'Assemblée Nationale ! Ils jugent le vin une noble boisson, conforme à notre passé gaulois, trouvent que l'absinthe est trop dangereuse (??) et "n'est pas française" (!!)...En 1915, en France, l'absinthe est interdite par une loi. Malheur à ceux qui n'ont pas vu arriver le coup : ils ne sont pas indemnisés et sont ruinés. Georges LANQUETIN a eu du flair : il a vendu à temps sa marque et son commerce à la maison PERNOD de Pontarlier, en 1912 !
(photo Pays Comtois)
Un séchoir à absinthe, en Suisse (Val Travers)
Plan de la fabrique d'absinthe G.LANQUETIN fils, 4 Grande Rue à Pontarlier (photo Georges Lanquetin)
(photo Georges Lanquetin, droit réservé)
Les employés de Georges LANQUETIN, distillateur d'absinthe, assis à gauche avec son fils Marcel (futur préfet de la République).
Un café reconstitué au Musée de l'Absinthe (Auvers sur Oise) (Collection Marie-Claude Delahaye) et Usine Pernod à Pontarlier, vers 1900 (carte postale)
Une carte postale ou "dans le Doubs, absinthe-toi"... (NB : plansanterie bien connue !)
Une fontaine à absinthe (dans les cafés). Pour boire l'absinthe, il faut : un verre à pieds, une cuiller à absinthe, un morceau de sucre posé sur la cuiller (photo revue Pays Comtois)
Pontarlier était, jusqu'en 1915, la capitale française de l'absinthe. "Fée verte", malédiction, remède, source de profit facile, elle fut tout celà en même temps. Ramenée d'Afrique par les troupes coloniales vers 1830, elle fut d'abord employée pour soulager les troubles intestinaux fréquents dans les pays chauds. D'abord remède, elle ressemblait à nos boisons anisées. Son goût agréable, sa facilité de culture, même sous les rudes climats du Haut-Doubs, transformèrent ce remède en une boisson apéritive. Cultivée d'abord en Suisse (dans le Val Travers voisin de Pontarlier) vers 1797 puis en France en 1805, ce remède fut emporté par les miltaires qui y ajoutèrent de l'eau. La culture, la récolte et la distillation de cette plante firent la fortune des Pontissaliens nombreux à en faire le commerce. Pour tout connaître (ou presque) sur l'absinthe, il faut lire le magnifique livre de Marie Claude Delahaye "L'Absinthe, Art et Histoire" (1990) et "L'absinthe, histoire de la fée verte" (1983), Editions Trame Way à Paris et Berger Levrault. Certaines photos sont empruntées à ces livres. Georges Elie Lanquetin, fils d'Ulysse l'horloger né aux Longevilles, crée en 1899 sa distillerie d'absinthe au 4, Grande Rue à Pontarlier.Georges LANQUETIN dépose (Journal officiel n° 790 du 16 mars 1899), une marque d'absinthe : "LA MÈME"... C'est bien trouvé, car quand, après une première tournée, on demande "que reprendrez-vous ?", il est plus que tentant de dire "LA MÈME !".... Bravo l'astuce !
(inspiré de Hergé, Le secret de la Licorne)
L'absinthe était la boisson, "la drogue" des milieux pauvres, donc des artistes... Un certain snobisme s'efforce d'en faire un rite social, un outil de convivialité... Les dégats, plus rapides sur le cerveau, étaient comparables à ceux de l'alcool...
(photo Pays Comtois)
Ca y est, on peut en reboire !Vive l'Europe!
Des directives européennes récentes (2004) permettent à l'absinthe de refaire surface, offiliellement. Voir l'étude récente sur la dangerosité de cette boisson.